Sur son visage se peint constamment la courbe d’un sourire chaleureux et de ses lèvres s’échappe un rire bienheureux tel un vibrato aux variations incertaines. Un air joueur ornant ses traits, Yuan se perd dans des taquineries aux résonnances parfois maladroites. Et sur ses traits se dessinent les émotions qui le submergent, imprévisible dans son cœur tout comme dans ses actes, d’un air radieux à une mine mélancolique.

D’un naturel curieux, il passe de longues heures à lire ou à s’intéresser à tout et à n’importe quoi : d’une envie subite de parler russe à celle de savoir jouer de la guitare, Yuan ne peut s’empêcher de toucher à tout arts et savoirs.

Sa bouche reste close sur ce qui le préoccupe, nul mot n’est prononcé pour alléger son esprit des doutes qui l’enlacent, il esquive : il fuit, peu enclin à ouvrir son cœur à ceux qui l’entoure. Parce que Yuan, sous ses sourires enjoués, n’offre sa confiance qu’à une poignée : incertain, effrayé de la solitude qui parfois l’effraie.

Il a notoirement une chance terrible, de ses lippes s’échappe des sonates nerveuses, la hanche bleutée des meubles qui l’ont attaqué. Sa vie est une perpétuelle aventure, il s’en amuse autant qu’il en désespère. Car il attire les ennuis même lorsqu’il fait preuve de la plus grande des prudences.

Petit, la timidité le rongeait tout comme une angoisse, qui aujourd’hui encore, ne le quitte pas. Il cache sa nervosité sous de grand sourire, échappe à ses doutes, fermant les yeux sur les peurs qui assomment son cœur. Yuan fait preuve d’une rigueur intransigeante dans ses études, repousse sans cesse ses limites, ayant trop peu confiance en lui : il se tue au travail pour oublier et s’améliorer. Et ses lèvres restent toujours courbées en un doucereux sourire, nullement prêt à exposer ses faiblesses.